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  • Photo du rédacteurphilippemorganderivery

Ville cyclable et dynamisme économique

Certains savent peut-être que mon autre dada, avec les socles actifs, est la question de la ville cyclable. Les deux questions sont plus liées qu’il n’y paraît. Le vélo est souvent vu sous l’angle de ses bienfaits pour l’environnement et pour la santé, et c’est bien sûr vrai. Cependant, on sait que modes de transport et développement urbain sont étroitement liés, qu’il s’agisse du lien entre lignes de transports en commun et ville dense ou de celui existant entre habitat individuel et voiture.


Le vélo n’échappe pas à la règle et offre une solution alternative intéressante à la voiture pour les zones d’habitat individuel :


Il permet d’assurer la viabilité de centres-villes dynamiques en doublant à peu près le rayon de la zone de chalandise des commerces, ce qui revient à quadrupler leur surface. Prenons l’exemple de la ville de Bergen, 29000 habitants, en Hollande du Nord où habite ma grand-mère : la densité de population/surface bâtie y est d’environ 7500 personnes/km2. Les deux supermarchés situés dans le centre-ville, d’environ 1500 m2 chacun, couvriraient dans une commune française une zone de chalandise correspondant à environ 10 minutes à pied soit environ 11 500 personnes. Mais aux Pays-Bas, la part modale du vélo est de 27% et grimpe à 40 ou 50% pour les trajets du quotidien. Une partie des habitants viendra au supermarché et dans les autres commerces de proximité de la ville à pied, quelques autres, notamment venus de hameaux et villages voisins, en voiture, mais la plupart s’y rendra à vélo – naturellement, le stationnement vélo y est aussi abondant. La zone de chalandise pour un temps de trajet de 10 minutes passe alors de 11 500 personnes à l’intégralité des 29 000 habitants de la commune, qui se trouvent même en réalité dans leur grande majorité à 5 minutes à vélo des supermarchés (situés à proximité l’un de l’autre).


Les Pays-Bas concilient ainsi un habitat individuel très majoritaire (76% des logements contre 55% en France) avec des centres-villes animés avec une majorité de commerces indépendants, à l’opposé des zones commerciales de la « France périphérique ». La voiture n’est pas stigmatisée et sert pour certains trajets exceptionnels, mais n’est tout simplement pas utilisée quand il est plus simple, moins coûteux (le stationnement est payant) et plus agréable d’utiliser le vélo pour les petits trajets du quotidien. Le vélo relie aussi des villes comme Bergen à l’excellent réseau ferré néerlandais, le stationnement vélo abondant des gares permettant un transfert modal aisé.


Bergen en Hollande du Nord. Crédit photo : Google Maps


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