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Les livraisons en ville


« Pousse-toi de là ! » « Je travaille moi ! » Qui n’a jamais été témoin de ces pittoresques scènes de la vie citadine ? Celles-ci renvoient à une question importante, celle des livraisons. Toutes les activités vendant des biens, transformés sur place ou non, en ont besoin, qu’il s’agisse de commerces de proximité ou d’artisanat productif. Or dans les faits (étude Certu 2013), 1/3 des livraisons se font sur des places adaptées, 1/3 en double file et 1/3 sur le trottoir.


Environ 51% des livraisons en ville s’effectuent à l’aide d’utilitaires et voitures particulières de moins de 3,5 tonnes, 41% avec des camions porteurs, et 8% avec des véhicules articulés (« semi-remorques ») (Certu 2013). Même si les plateformes de logistique urbaine ont ces dernières années initié une évolution permettant de transférer des colis destinés à des particuliers à de plus petits véhicules pour la livraison du dernier kilomètre, cette solution n’est souvent pas possible pour des activités productives.


Utilitaires hors petits formats type Kangoo, camions porteurs et a fortiori semi-remorques ont un gabarit bien différent des voitures particulières et nécessitent donc des places adaptées. La taille du véhicule de livraison n’est par ailleurs pas corrélée à la taille du local desservi. Un imprimeur d’art occupant un petit atelier pourra par exemple être livré en plaques de cuivre livrées par un fort tonnage, si son fournisseur fonctionne de cette manière.


La nécessité d’une place dépend du nombre d’entreprises concernées, de la nature de leur activité, de la nature de la voirie desservant le local, du nombre de mouvements de livraison, du temps d’arrêt et de la nature des véhicules de livraison. Un semi-remorque livrant une entreprise une fois par mois sur une rue à double voie et sur un temps d’arrêt limité pourra se garer en double file (on évitera de mettre pour cette raison un linéaire d’activités sur des rues à une seule voie).


De manière générale, si les activités le justifient, il sera souhaitable voire dans certains cas impératif de prévoir une place de 15 m permettant d’accueillir un camion porteur muni d’un haillon pour décharger des palettes à l’arrière. La largeur de cette place sera aussi de préférence plus importante que celle d’une place standard de stationnement parallèle sur voirie. Le trottoir sera aussi abaissé au niveau du passage des marchandises, sauf si une entrée charretière ou un trottoir plus bas permet de créer la place directement sur le trottoir, sans gêner les flux piétons.


Enfin, la question du respect des places de livraison par les autres utilisateurs se pose aussi. Des bornes escamotables peuvent être prévues mais nécessitent une coordination avec les chauffeurs des fournisseurs. La vigilance des activités et des rondes d’ASVP/police municipale peuvent suffire. Enfin, une autre stratégie consiste à mutualiser les entrées-sorties d’un atelier muni d’une porte sectionnelle avec une aire de livraison suffisamment large pour ne pas bloquer le passage lors des livraisons, ce qui dissuadera encore davantage d’autres usagers d’y stationner leur véhicule.


Photo : Gilles Wirtz pour Le Républicain Lorrain

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