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Le vélo, un jeu d'enfant ?


Laisseriez-vous vos enfants aller à vélo à l’école, seuls ou accompagnés ?


Le réseau cyclable français s’étend de jour en jour avec 2600 km de pistes créés en un an, la pratique du vélo a augmenté de 5% entre 2022 et 2023, mais l’expérience des usagers ne reflète souvent pas ce simple bilan comptable même s’il est encourageant.


Aux Pays-Bas, une étude de 2019 et un sondage plus récent montrent que 70% des enfants néerlandais se rendent à vélo à l’école, celle-ci se situant en moyenne à 1,4 km de leur domicile. Parmi ceux-ci, environ 50% y vont seuls, 40% sont accompagnés par un parent et 10% d’enfants en bas âge sont transportés sur le vélo de leur parent. Fait intéressant, parmi les parents n’envoyant pas leurs enfants à l’école à vélo, seuls 18% ne le font pas pour des raisons de sécurité routière et 5% parce que leurs enfants ne font pas assez bien du vélo, d’autres raisons comme la distance avec l’école (26%), l’utilisation d’un autre mode de déplacement pour aller au travail et déposer les enfants sur le chemin (16%) ou les intempéries (15%) étant tout autant ou davantage mises en avant. 64% des parents déclarent qu’il existe un itinéraire sécurisé pour la pratique du vélo entre leur domicile et l’école de leurs enfants, ce chiffre étant même de 70% dans les villes moyennes entre 40 000 et 200 000 habitants. Enfin, 93% des enfants pratiquent le vélo en dehors des trajets domicile-école.


Ces chiffres montrent que des itinéraires sécurisés sur la totalité du trajet sont essentiels pour le développement de la pratique du vélo chez les enfants. Par sécurisé, il ne faut pas forcément entendre « piste cyclable ». Il peut s’agir de rues partagées entre différents modes de déplacement, de voies cyclables et de pistes cyclables selon le type, la vitesse et l’importance du trafic.


Adopter le point de vue de l’utilisateur est ici comme ailleurs riche d’enseignements :


  • Un enfant ira-t-il pédaler dans une voie de bus, même ouverte aux cyclistes ?

  • Un enfant pourra-t-il s’arrêter au feu rouge alors même qu’une majorité de cyclistes ne les respecte actuellement pas et risquera de vouloir forcer le passage ?

  • Un enfant, peut-être encore un peu novice et n’arrivant pas toujours à conduire en ligne droite, pourra-t-il circuler sur des « voies cyclables » d’un mètre de large au bord de départementales avec des voitures à 80 km/h, ou au contraire, le long de voitures en stationnement où il sera à la merci de la moindre portière qui s’ouvre ?

  • En l’absence d’itinéraire sécurisé sur la chaussée, un enfant de moins de 12 ans roulera-t-il sur le trottoir alors que l’adulte l’accompagnant n’en n’a pas le droit ?

Un réseau cyclable efficace, qui dépasse, nous l'avons vu, la simple question du nombre de mètres de pistes cyclables et s'intègre dans un mode d'organisation générale des circulations, doit offrir un maillage continu et sécurisé, où la moindre erreur de parcours ne risque pas d’entraîner des conséquences dramatiques.


Quel rapport avec les projets de socles actifs, la création ou la requalification d’entrées de ville, centres-villes etc. sur lesquels travaillent Ville Active ?


Les enfants sont un bon indicateur de l’efficacité d’un réseau cyclable. S’ils peuvent circuler à vélo, les seniors pourront le faire aussi. Leurs parents ne pouvant les laisser seuls à la maison, ils pourront aussi les accompagner à vélo pour les courses dans des commerces trop éloignés pour la marche à pied, en alternative à la voiture. La question du stationnement, de l’encombrement des routes, de la zone de chalandise des commerces et services, de l’accessibilité des équipements scolaires etc. s’en trouvera modifiée.


Ci-dessous, les principaux tableaux de l'étude, traduits en français. Les villes moyennes (appelées "petites villes" dans l'étude d'origine) font de 40 000 à 200 000 habitants dans l'étude, les grandes villes plus de 200 000 habitants. Les statistiques se chevauchent un peu comme parmi les 70% des enfants allant à vélo à l'école, ceux-ci y vont toujours ou parfois, tandis que les modes alternatifs de déplacement incluent les enfants n'allant pas ou seulement "parfois" à vélo à l'école, et intègrent le transport sur le vélo des parents. Ces chiffres ont été simplifiés dans l'article par souci de clarté.






Source : Eindrapportage fietsgedrag kinderen (tableaux traduits par Ville Active)


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